Le langage courant trahit aussi des tendances de fond dans la société.

Ainsi On constate une tendance générale dans les expressions orales d’écraser l’impératif sur l’indicatif, supposant ainsi l’ordre exécuté dans le temps même qu’il est proféré : « Corinne, tu sors de l’eau ! ».

On écrase de même le futur sur le présent, en présumant la promesse tenue dans le temps même qu’elle est formulée : « Je vous appelle sans faute lundi ».

Observant ces tournures de phrases, Renaud Camus, dans une de ses conférences retranscrites ICI, en déduit que «  Il ne s’agit jamais que d’œuvrer obscurément à un monde plus petit, plus étroit, moins divers, plus court, où affirmation de soi et affirmation de l’autre ne font qu’un, où la réponse avale la question, où nous sommes toujours plus serrés et mieux enserrés par les grosses ficelles d’une langue toujours plus pauvre, d’un vocabulaire toujours plus court, d’une syntaxe toujours plus chétive, les uns et les autres ne prétendant servir qu’à l’expression et n’offrant dès lors à la sensation, à la perception, à la réflexion, à l’invention, à tout l’expressible de vivre, que des instruments toujours plus grossiers ».

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