MirandaJe lis ICI à propos d’une femme candidate à la Direction d’une entreprise publique que sa candidature n’est pas bien perçue à l’Elysée car elle serait « une manageuse sévère et un brin trop rigide »

Ce reproche à des femmes manager, on le retrouve souvent.

Cette autre dirigeante récemment nommée me confiait qu’un des membres du comex dont elle a hérité lui avait avoué qu’il ne supportait pas trop d’être dirigé par une femme, ce qu’il n’avait jamais connu. « Je l’ai viré, pour ne pas me retrouver plus tard avec une plainte pour harcèlement ». Et Vlan !

Le témoignage d’une coach habituée à ce genre de situations éclaire un peu la question : « les femmes manquent encore de représentation du pouvoir au féminin et ont peu de modèles pour se l’approprier ». Alors, elles pourront avoir tendance à copier celui des hommes, en mieux, ou en pire. Quitte à forcer un peu le côté viril. 

Bien sûr, évoquer le pouvoir au féminin, c’est aussi rappeler celui de Miranda Priestly, ce personnage incarné par Meryl Streep, dans le film « Le diable s’habille en Prada », une femme brillante et autoritaire qui n’hésite pas à écraser ses subordonnés pour atteindre ses objectifs. C’est ce qu’on appelle le syndrome de la « Queen Bee », la reine des abeilles : une femme qui accède à une position dominante dans un environnement de travail traditionnellement dominé par les hommes aurait tendance à freiner la progression des autres femmes. En fait, aucune étude sérieuse ne valide cette hypothèse.

En général, ce qualificatif d’« autoritaire » est surtout appliqué aux femmes, dans une intention plutôt négative, alors que l’on dira d’un homme qu’il est « ferme », dans une intention plutôt positive. « Ferme, mais juste » ajoutera-t-on.

Mais parler d’autoritaire, c’est aussi parler politique et « régime autoritaire ». Dans le baromètre sur l’état de la France réalisé pour le CESE par IPSOS en 2024, il est indiqué que plus de 50% des français interrogés estiment que « seul un pouvoir fort et centralisé peut garantir l’ordre et la sécurité ». Et ce pourcentage est le plus fort dans les jeunes générations de moins de 25 ans ! 

Finalement on va peut-être redemander des femmes sévères et un brin trop rigides pour exercer les responsabilités.

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