
Vous débarquez dans une nouvelle aventure, mais vous n’avez pas de réseau; il faut le construire, et bien le sélectionner pour donner de l’ampleur à votre initiative.
C’est l’histoire du général De Gaulle qu’il relate dans ses « Mémoires de guerre », que je lis en cette rentrée.
Il sera celui qui refuse d’accepter l’armistice signé par le Maréchal Pétain, et il part à Londres dès son annonce, avec son appel du 18 juin diffusé par la BBC.
» A 18 heures, je lus au micro le texte que l’on connaît. A mesure que s’envolaient les mots irrévocables, je sentais en moi même se terminer une vie, celle que j’avais menée dans le cadre d’une France solide et d’une indivisible armée. A quarante-neuf ans, j’entrais dans l’aventure, comme un homme que le destin jetait hors de toutes les séries ».
Oui, mais après ?
» Le 13 juillet, je me risquai à annoncer : Français ! Sachez le ! Vous avez encore une armée de combat ».
Et cela commence :
« Fin juillet, le total de nos effectifs atteignait à peine 7000 hommes. C’était là tout ce que nous pourrions recruter en Grande-Bretagne même, ceux des éléments militaires français qui n’avaient pas rallié étant, maintenant, rapatriés. A grand-peine, nous récupérions les armes et le matériel qu’ils avaient laissés sur place et dont, souvent, s’étaient emparés, soit les Anglais, soit d’autres alliés ».
Et ce premier réseau est constitué de « gens résolus » :
« Ceux-ci étaient, en effet, de cette forte espèce à laquelle devaient appartenir les combattants de la résistance française, où qu’ils aient pu se trouver. Goût du risque et de l’aventure poussée jusqu’à l’amour de l’art, mépris pour les veules et les indifférents, propension à la mélancolie et, par là même, aux querelles pendant les périodes sans danger, faisant place dans l’action à une ardente cohésion, fierté nationale aiguisée jusqu’à l’extrême par le malheur de la patrie et le contact d’alliés bien pourvus, par-dessus tout confiance souveraine en la force et en la ruse de leur propre conjuration, tels furent les traits psychologiques de cette élite partie de rien et qui devait, peu à peu, grandir au point d’entraîner derrière elle toute la nation et tout l’Empire ».
Le début d’une grande histoire….

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