Un comex, un Comité de Direction, à quoi cela sert-il pour un dirigeant?

Et notamment, comment l’animer, le faire fonctionner?

Voilà une question que les dirigeants se posent quand ils créent leur Comex, et qu’ils réfléchissent à son fonctionnement.

Dans ses mémoires de guerre, le Général de Gaulle évoque une décision qu’il prend, par ordonnance, le 24 septembre 1941 :

« Par ordonnance du 24 septembre 1941, j’instituai le Comité national ».

Car, en homme seul depuis son appel du 18 juin 1940, et rassemblant ce qu’il appelle « la France combattante », il éprouve ce besoin de créer un tel Comité :

« Dès lors que le champ d’action allait s’élargissant, il me fallait placer à la tête de l’entreprise un organisme adéquat. De Gaulle ne pouvait plus suffire à tout diriger. Le nombre et la dimension des problèmes exigeaient qu’avant de décider fussent confrontés les points de vue et compétences ».

Principe de l’intelligence collective : écouter et débattre avant de décider.

Et aussi :

« Les mesures d’exécution devaient être décentralisées ».

Une fois décidé, c’est sur le terrain que seront traités le quoi et le comment pour l’exécution.

Mais « jamais aucune mesure importante ne fut prise sans que le Comité ait eu à en délibérer ».

Et alors, ce Comité, il marche comment, Général?

« J’ai toujours trouvé dans le Comité National en tant qu’organe collectif ainsi qu’en chacun de ses membres une aide précieuse et un concours loyal. Sans doute, demeurais-je obligé de connaître personnellement de tout ce qui valait la peine. Mais la charge m’était moins lourde du fait que des hommes de valeur m’assistaient et m’entouraient ».

Et Comment se passent les débats quand il y a désaccords ?

« J’ai pu rencontrer souvent chez ces collaborateurs, non certes des oppositions, mais bien des objections, voire des contradictions, à mes desseins et à mes actes. Dans les moments difficiles, où j’inclinais d’habitude vers les solutions vigoureuses, plusieurs membres du Comité penchaient vers l’accommodement. Mais, à tout prendre, c’était bien ainsi ».

Et ça se termine comment?

« En dernier ressort, d’ailleurs, après m’avoir éclairé, aucun commissaire national ne contestait mon arbitrage ».

Car le Comité est donc celui qui éclaire, mais c’est le dirigeant qui fait l’arbitrage.

Et la responsabilité du chef reste entière à la fin :

« Si, en effet, les opinions pouvaient être partagées ma responsabilité n’en demeurait pas moins entière. Dans la lutte pour la libération, c’était toujours, en définitive, le pauvre moi qui répondait de tout ».

Une leçon d’intelligence collective et de responsabilité du chef qui, in fine, décide seul.

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