Avec la fin de l’année qui arrive, cela va être le moment des discours pour les dirigeants. Ces discours devant les employés, les partenaires, les clients, il y a de multiples occasions. Et puis il y a aussi les discours quand on lance un projet, un plan d’action,…Les consultants connaissent ça parfaitement.
Alors, bien sûr, on se demande toujours ce qui fait un bon discours.
Et je ne peux m’empêcher dans ces cas de repenser à Cicéron et Démosthène.
Ces deux là étaient les rois de l’éloquence dans la Grèce antique, et c’est Fénelon, dans ses "dialogues des morts" qui a imaginé la confrontation entre les deux, dans le dialogue 31.
Cicéron fait remarquer combien ses discours étaient la perfection du genre, trés construits. A l’inverse, ceux de Démosthène sont plus froids, plus directs.
Quel est le meilleur ?
Démosthène pense pour lui : " Celui à qui on ne peut rien retrancher n’a rien dit que de parfait".
Et Cicéron pense au contraire : " Celui à qui on ne peut rien ajouter n’a rien omis de tout ce qui pouvait embellir son ouvrage".
Mais l’ultime argument imaginé par Fénelon, dans la bouche de Démosthène, est ce qui reste en mémoire de ce dialogue :
" Tu faisais dire : qu’il parle bien ! Et moi je faisais dire : allons, marchons contre philippe"
Et il nomme sa forme de discours, qui appelle à l’action et au mouvement, "démosthénique", ce qui veut dire " simple, grave, austère, sans art apparent".
Je me rappelle de cette histoire à chaque fois que je prononce ou entend un discours : ce discours est-il démosthénique ?
Rien de tel que de relire Fénelon, et pourquoi pas, à la source, Démosthène, pour se perfectionner dans cet exercice . Parler et pousser à l’action est plus diffcile que de simplement impressionner par les mots et l’élégance du discours.

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