Apporter, trouver du neuf, de nouvelles idées, voilà un sujet pour les entreprises, et les dirigeants et managers lorsqu’ils racontent leurs enjeux professionnels.

Certains sont très forts pour trouver et mettre en œuvre des nouvelles idées qui feront la différence.

D’autres n’y arrivent pas.

En interrogeant et en observant ceux qui réussissent, on arrive à bien voir ce qui fait cette différence.

En son temps, un auteur comme Seth Godin avait formalisé ces bons réflexes en inventant le concept de « vache pourpre », consistant à inventer le produit, le service, que l’on ne trouve nulle part ailleurs, comme une vache pourpre (on n’en trouve pas facilement, c’est vrai).

Alors, si on cherche les cinq secrets de ceux qui savent trouver et mettre en œuvre les meilleures idées, c’est quoi ?

Déjà, d’où ne viennent PAS les idées ?

Elles ne viennent pas du Département des Idées, le département Innovation, le Département de Recherche & Développement, peu importe son nom. Non pas que ce Département serait inutile, non, mais il ne peut rien faire tout seul.

Elles ne viennent pas non plus du Département de la Stratégie. Il a trop à faire avec les contraintes budgétaires, le « Plan stratégique », l’arbitrage entre les investissements, les jeux politiques.

Elles ne viennent pas non plus du Directeur Général tout seul, enfermé dans son bureau pour inventer les nouveautés au calme (mais il n’y a plus beaucoup de Directeurs Généraux qui s’y prennent comme ça, heureusement).

Alors, d’où viennent les idées ? Celles qui vont permettre d’être remarquable, et non seulement parfait.

Cinq principes à adopter, que beaucoup ont déjà adopté. Si vous cherchez de nouvelles idées et que ces principes, c’est le moment de réviser et de se lancer.

  1. Les nouvelles recrues

Ce sont les yeux neufs internes de l’entreprise. Ils ont des idées que n’auront pas toujours les plus anciens., ni ceux installés dans la routine du travail quotidien habituel.

Vous pourriez réunir tous les nouveaux embauchés après trois mois de présence dans l’entreprise, juste pour discuter de leurs impressions, leurs idées, leurs propositions.

  • Les collaborateurs de la périphérie

Dans de nombreuses entreprises, le siège est plutôt le bastion du statu quo. Plus on approche du sommet, moins on a de chances de pouvoir essayer de nouvelles choses. Donc les membres des Comex ne deviennent pas les plus apporteurs d’idées nouvelles. Et si vous êtes le nouveau dirigeant de cette équipe et de l’entreprise, ne passez pas tout votre temps avec eux. Ce n’est pas là que les idées nouvelles vont émerger, du moins pas les vaches pourpres.

Donc, allez voir les collaborateurs loin du siège, dans la périphérie, même très loin si possible.

  • Les collaborateurs du terrain

Les meilleures idées sont souvent celles de ceux qui sont en contact avec le produit et les clients. Au cœur de l’activité, au plus près. Passez du temps avec eux, ou, encore mieux, allez travailler avec eux, comme eux, pour un jour ou plus. Vous ne serez pas le premier ; Certaines entreprises ont déjà institutionnalisé de telles pratiques. Si ce n’est pas le cas chez vous, lancez-vous.

Vous allez recueillir plein de bonnes idées en un temps record.

  • Les clients

Pour cela, il faut aller les voir, les réunir, les écouter. Leur montrer vos idées, pour les faire réagir. Et cela en permanence. Créez les rituels, les habitudes. Vous apprendrez énormément.

  • Les autres industries

Si l’on reste dans son secteur, on ne trouvera pas forcément d’idées vraiment nouvelles. Tout le monde fait plus ou moins la même chose ; certains prennent plus d’avance que d’autres, mais ils sont vite copiés et rattrapés ; Donc pas vraiment de rupture. Alors qu’en allant voir complètement ailleurs, on peut en sortir le truc qui fera la différence. L’industriel qui veut améliorer l’excellence pourra visiter un hôtel pour comprendre comment il fait pour avoir tous les jours des chambres impeccables pour les nouveaux arrivants dans l’hôtel. Celui qui est dans le secteur de la distribution ira observer comment une compagnie aérienne fait pour vendre ses sièges dans les avions jour après jour. C’est parfois dans ces confrontations entre univers complètement différents que les idées émergent.

Cela a l’air simple. Pas besoin de lire Seth Godin pour ça… Mais il nous aide à s’en rappeler (alors, oui, lisez Seth Godin). Car n’a-t-on pas tendance à parfois oublier ces concepts très simples.

Comment s’y prendre, alors ?

D’abord privilégier la quantité sur la qualité : Ne cherchons pas l’ide géniale qui change tout. Accumulons les petites idées une par une, même celles qui n’ont pas l’air géniales. Elles le deviendront peut-être.

Ensuite trouvons le système pour les collecter et les noter quelque part. Certains dirigeants ne quittent pas un petit carnet où ils notent tout ce qu’ils voient et qui leur passe par la tête dans toutes leurs rencontres. D’autres ont mis en place des systèmes de remontée des idées et de forums pour discuter ; d’autres font des concours.

Et puis, pour rester en alerte, bien sûr, il faut constamment sortir de notre zone de confort. Lire des magazines que l’on ne lit jamais, des livres de tous genres, pour développer une vision périphérique et une pensée que l’on dit « latérale ».

Et pour sortir des habitudes, voyager, aller voir d’autres environnements et cultures. Pas forcément un tour du monde, on peut aussi lire, voir des films et reportages, tout ce qui nous sort de ce que l’on voit tous les jours.

Et aussi apprendre, tout le temps, et pas en scrollant sur les réseaux ou avec ChatGPT ; Non, en apprenant vraiment, une nouvelle langue, la cuisine, des compétences manuelles, la philosophie. On trouve toujours.

La communauté de ceux qui trouvent et inventent mieux que les autres est très grande.

Ce sont ces entrepreneurs de soi, les inventeurs du présent et du futur.

Pas de raison qu’ils soient uniquement américains ou chinois.

Qu’est-ce qu’on attend ?

Posted in ,

Laisser un commentaire